Du vide à l’abondance : quand le Ressuscité entre dans nos barques.

« C’est le Seigneur ! » (Jn 21,7)

 Frères et sœurs, l’Évangile de ce quatrième dimanche de Pâques nous présente sept disciples, retournés à leur métier. La Résurrection a eu lieu, oui… mais eux sont encore dans le doute, dans l’ordinaire, dans cette vie d’avant qui semble avoir repris le dessus. Voici ce que dit Pierre : « Je m’en vais à la pêche ». Et les autres : « Nous venons avec toi ». Ils reprennent leurs filets, leur barque, leur savoir-faire, et ils passent toute la nuit sans rien prendre.

Cette nuit sans prise, c’est le symbole de nos efforts humains sans la lumière de Dieu. C’est le reflet de toutes ces fois où nous avançons par habitude, par devoir, par compétence… mais sans présence intérieure, sans cette parole du Ressuscité qui oriente, qui inspire, qui donne sens. Le texte insiste : « Mais cette nuit-là, ils ne prirent rien. » Comme eux, nous aussi avons connu des nuits difficiles : - Où nos projets n’aboutissent pas - Où nos forces semblent inutiles - Où la vie spirituelle s’épuise dans la routine

Et c’est là, au matin, que Jésus se tient sur le rivage. Ils ne le reconnaissent pas encore. Mais il leur dit : « Jetez le filet à droite de la barque, et vous trouverez. » Ils obéissent. Et là, l’abondance surgit : 153 gros poissons, nous dit saint Jean (image d’une moisson universelle, de la mission à venir, de l’Église en germe.) Là où l’homme seul avait échoué, la parole du Christ ressuscité transforme l’échec en fécondité.

"Les autres disciples arrivèrent en barque, traînant le filet plein de poissons ; la terre n’était qu’à une centaine de mètres." Jn 21 /8

Ce qui change tout, c’est sa présence. Remarquons bien, frères et sœurs : - La barque est la même - Les filets sont les mêmes - La mer est la même - Mais le Christ est là, et tout change. C’est alors seulement, que Jean s’écrie : « C’est le Seigneur ! » C’est cela, le cœur de notre foi : quand le Christ ressuscité est présent dans notre quotidien, dans nos épuisements, nos routines, nos missions… tout prend sens, tout devient fécond.

Dans son commentaire sur Jean, Saint Cyrille d’Alexandrie, écrit : « Ils avaient peiné toute la nuit sans rien prendre, pour apprendre que sans le Christ, toute œuvre est vaine. »  Mais au simple commandement du Ressuscité, les filets débordent. Non pas par leur force, mais par sa présence, par sa parole. Voilà ce qu’il nous faut retenir : le Christ vivant ne nous promet pas la facilité, mais la fécondité dans la fidélité. Même nos échecs, s’ils sont remis entre ses mains, deviennent des points de départ.

Cette pêche miraculeuse n’est pas un miracle pour impressionner. C’est un envoi en mission, un appel à faire confiance à celui qui transforme nos vides en promesse, nos nuits stériles en lumière du matin. « Sans moi, vous ne pouvez rien faire » (Jean 15,5) disait Jésus. Mais avec lui, tout devient possible.

Frères et sœurs, mettons-nous à l’écoute du Ressuscité dans nos propres barques. Même si la nuit a été longue, son matin peut tout changer.

Livre de la Genèse 1,20-23.

Quand il créa le ciel et la terre, Dieu dit encore : « Que les eaux foisonnent d’une profusion d’êtres vivants, et que les oiseaux volent au-dessus de la terre, sous le firmament du ciel. »

Dieu créa, selon leur espèce, les grands monstres marins, tous les êtres vivants qui vont et viennent et foisonnent dans les eaux, et aussi, selon leur espèce, tous les oiseaux qui volent. Et Dieu vit que cela était bon.

Dieu les bénit par ces paroles : « Soyez féconds et multipliez-vous, remplissez les mers, que les oiseaux se multiplient sur la terre. »

Il y eut un soir, il y eut un matin : cinquième jour.

Lettre aux Hébreux 13,18-25.

Frères, Priez pour nous ; en effet, nous sommes convaincus d’avoir une conscience pure, puisque nous voulons en toute circonstance avoir une bonne conduite.

Je vous demande instamment de le faire, pour que je vous sois rendu plus vite.

Que le Dieu de la paix, lui qui a fait remonter d’entre les morts, grâce au sang de l’Alliance éternelle, le berger des brebis, le Pasteur par excellence, notre Seigneur Jésus,

que ce Dieu vous forme en tout ce qui est bon pour accomplir sa volonté, qu’il réalise en nous ce qui est agréable à ses yeux, par Jésus Christ, à qui appartient la gloire pour les siècles des siècles. Amen.

Je vous invite, frères, à supporter cette parole d’exhortation. D’ailleurs, je ne vous envoie que quelques mots.

Sachez que notre frère Timothée est libéré. J’irai vous voir avec lui s’il vient assez vite.

Saluez tous ceux qui vous dirigent et tous les fidèles. Ceux d’Italie vous saluent.

La grâce soit avec vous tous.

Évangile de Jésus-Christ selon saint Jean 21,1-14.

Après cela, Jésus se manifesta encore aux disciples sur le bord de la mer de Tibériade, et voici comment.

Il y avait là, ensemble, Simon-Pierre, avec Thomas, appelé Didyme (c’est-à-dire Jumeau), Nathanaël, de Cana de Galilée, les fils de Zébédée, et deux autres de ses disciples.

Simon-Pierre leur dit : « Je m’en vais à la pêche. » Ils lui répondent : « Nous aussi, nous allons avec toi. » Ils partirent et montèrent dans la barque ; or, cette nuit-là, ils ne prirent rien.

Au lever du jour, Jésus se tenait sur le rivage, mais les disciples ne savaient pas que c’était lui.

Jésus leur dit : « Les enfants, auriez-vous quelque chose à manger ? » Ils lui répondirent : « Non. »

Il leur dit : « Jetez le filet à droite de la barque, et vous trouverez. » Ils jetèrent donc le filet, et cette fois ils n’arrivaient pas à le tirer, tellement il y avait de poissons.

Alors, le disciple que Jésus aimait dit à Pierre : « C’est le Seigneur ! » Quand Simon-Pierre entendit que c’était le Seigneur, il passa un vêtement, car il n’avait rien sur lui, et il se jeta à l’eau.

Les autres disciples arrivèrent en barque, traînant le filet plein de poissons ; la terre n’était qu’à une centaine de mètres.

Une fois descendus à terre, ils aperçoivent, disposé là, un feu de braise avec du poisson posé dessus, et du pain.

Jésus leur dit : « Apportez donc de ces poissons que vous venez de prendre. »

Simon-Pierre remonta et tira jusqu’à terre le filet plein de gros poissons : il y en avait cent cinquante-trois. Et, malgré cette quantité, le filet ne s’était pas déchiré.

Jésus leur dit alors : « Venez manger. » Aucun des disciples n’osait lui demander : « Qui es-tu ? » Ils savaient que c’était le Seigneur.

Jésus s’approche ; il prend le pain et le leur donne ; et de même pour le poisson.

C’était la troisième fois que Jésus ressuscité d’entre les morts se manifestait à ses disciples.

Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris