Je te ramènerai
- Béchara Aoun

 - il y a 20 heures
 - 5 min de lecture
 
« Dans ma grande tendresse, je te ramènerai. » (Is 54,7)
Frères et sœurs bien-aimés de Dieu. Les lectures de ce premier dimanche de l’année liturgique nous invitent à croire en Dieu. « Crie de joie, femme stérile... Car ton époux, c’est Celui qui t’a faite » (Is 54,1.5). Par ces mots, le prophète Isaïe s’adresse à un peuple en exil, humilié, dispersé, qui pense que Dieu l’a abandonné. Mais Dieu répond avec tendresse : « Même si les montagnes s’écartaient, ma fidélité ne s’écarterait pas de toi. »
Comme une femme stérile appelée à enfanter, le peuple de Dieu est appelé à renaître, à retrouver sa fécondité spirituelle, par la grâce de Dieu. Saint Augustin disait : « Dieu te crée sans toi, mais il ne te sauve pas sans toi. » Autrement dit, Dieu ne renonce jamais à nous, mais il attend notre foi, notre confiance, notre "oui" quotidien pour faire fleurir notre désert.

La lettre aux Hébreux nous montre le passage de l’ancienne alliance à la nouvelle, de la tente terrestre au sanctuaire céleste. Autrefois, le grand prêtre entrait une fois l’an dans le Saint des saints, portant le sang des sacrifices d’animaux pour obtenir le pardon. Mais maintenant, le Christ est entré une fois pour toutes dans le sanctuaire du ciel, non pas avec le sang d’animaux, mais avec son propre sang, pour nous offrir une libération définitive. Voilà le cœur de notre espérance : Jésus-Christ a ouvert le chemin vers le Père.
Jésus interroge ses disciples à Césarée-de-Philippe. « Et vous, que dites-vous ? Pour vous, qui suis-je ? » Cette question, ne demande pas une réponse intellectuelle, mais une profession de foi : « Tu es le Christ, le Fils du Dieu vivant ! » Chaque fois que nous célébrons la foi, que nous aimons malgré tout, nous devenons comme saint Pierre.
Les saints sont celles et ceux qui ont cru en cette parole de Dieu que nous avons écouté aujourd’hui : « Dans ma grande tendresse, je te ramènerai. » (Is 54,7) Dieu ne nous abandonne pas. Alors, relevons-nous, en cette nouvelle année liturgique, car Dieu est avec nous. Rendons lui grâce pour tous les saints qui nous ont précédés mais aussi pour les celles et ceux avec qui nous vivons. Et que Dieu Accueille dans son Royaume tous nos défunts. Amen
Lectures du premier dimanche de l'année liturgique maronite
Livre d'Isaïe 54,1.3.5-8.10.
Crie de joie, femme stérile, toi qui n’as pas enfanté ; jubile, éclate en cris de joie, toi qui n’as pas connu les douleurs ! Car les fils de la délaissée seront plus nombreux que les fils de l’épouse, – dit le Seigneur. Car tu vas te répandre au nord et au midi. Ta descendance dépossédera les nations, elle peuplera des villes désertées. Car ton époux, c’est Celui qui t’a faite, son nom est « Le Seigneur de l’univers ». Ton rédempteur, c’est le Saint d’Israël, il s’appelle « Dieu de toute la terre ». Oui, comme une femme abandonnée, accablée, le Seigneur te rappelle. Est-ce que l’on rejette la femme de sa jeunesse ? – dit ton Dieu. Un court instant, je t’avais abandonnée, mais dans ma grande tendresse, je te ramènerai. Quand ma colère a débordé, un instant, je t’avais caché ma face. Mais dans mon éternelle fidélité, je te montre ma tendresse, – dit le Seigneur, ton rédempteur. Même si les montagnes s’écartaient, si les collines s’ébranlaient, ma fidélité ne s’écarterait pas de toi, mon alliance de paix ne serait pas ébranlée, – dit le Seigneur, qui te montre sa tendresse.
Lettre aux Hébreux 9,1-12.
Frères, la première Alliance avait donc ses préceptes pour le culte ainsi que son Lieu saint dans ce monde. Une tente y était disposée, la première, où se trouvaient le chandelier à sept branches et la table avec les pains de l’offrande ; c’est ce qu’on nomme le Saint. Derrière le second rideau, il y avait la tente appelée le Saint des saints, contenant un brûle-parfum en or et l’arche d’Alliance entièrement recouverte d’or, dans laquelle se trouvaient un vase d’or contenant la manne, le bâton d’Aaron qui avait fleuri, et les tables de l’Alliance ; au-dessus de l’arche, les kéroubim de gloire couvraient de leur ombre la plaque d’or appelée propitiatoire. Mais il n’y a pas lieu maintenant d’entrer dans les détails. Les choses étant ainsi disposées, les prêtres entrent continuellement dans la première tente quand ils célèbrent le culte. Mais dans la deuxième tente, une fois par an, le grand prêtre entre seul, et il ne le fait pas sans offrir du sang pour lui-même et pour les fautes que le peuple a commises par ignorance. L’Esprit Saint montre ainsi que le chemin du sanctuaire n’a pas encore été manifesté tant que la première tente reste debout. C’est là une préfiguration pour le temps présent : les dons et les sacrifices qui sont offerts ne sont pas capables de mener à la perfection dans sa conscience celui qui célèbre le culte ; ces préceptes, liés à des observances pour les aliments, boissons et ablutions diverses, concernent seulement la chair et ne sont valables que jusqu’au temps du relèvement ! Le Christ est venu, grand prêtre des biens à venir. Par la tente plus grande et plus parfaite, celle qui n’est pas œuvre de mains humaines et n’appartient pas à cette création, il est entré une fois pour toutes dans le sanctuaire, en répandant, non pas le sang de boucs et de jeunes taureaux, mais son propre sang. De cette manière, il a obtenu une libération définitive.
Évangile de Jésus-Christ selon saint Matthieu 16,13-20.
Jésus, arrivé dans la région de Césarée-de-Philippe, demandait à ses disciples : « Au dire des gens, qui est le Fils de l’homme ? » Ils répondirent : « Pour les uns, Jean le Baptiste ; pour d’autres, Élie ; pour d’autres encore, Jérémie ou l’un des prophètes. » Jésus leur demanda : « Et vous, que dites-vous ? Pour vous, qui suis-je ? » Alors Simon-Pierre prit la parole et dit : « Tu es le Christ, le Fils du Dieu vivant ! » Prenant la parole à son tour, Jésus lui dit : « Heureux es-tu, Simon fils de Yonas : ce n’est pas la chair et le sang qui t’ont révélé cela, mais mon Père qui est aux cieux. Et moi, je te le déclare : Tu es Pierre, et sur cette pierre je bâtirai mon Église ; et la puissance de la Mort ne l’emportera pas sur elle. Je te donnerai les clés du royaume des Cieux : tout ce que tu auras lié sur la terre sera lié dans les cieux, et tout ce que tu auras délié sur la terre sera délié dans les cieux. » Alors, il ordonna aux disciples de ne dire à personne que c’était lui le Christ.
Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris


