Dieu écoute!
- Béchara Aoun

- 6 déc.
- 4 min de lecture
Les lectures de ce dimanche nous parlent d’un Dieu qui écoute, qui libère et qui fait naître du nouveau. Anne prie dans les larmes, mais sa douleur devient source de vie : Samuel, « Dieu exauce ». Paul affirme que nous sommes des enfants de la promesse, faits pour la liberté. Et l’Évangile nous montre Jean, enfant du miracle, signe de la miséricorde du Seigneur.
Le Pape François dit : « Dieu n’est pas un maître sévère : il est un Père qui porte nos histoires et les transfigure. » Cette transfiguration, on la voit dans chacune des familles de ces récits : la peine devient fécondité, l’attente devient joie, le silence devient bénédiction.
Alors, accueillons aujourd’hui cette promesse : Dieu entend ce qui se murmure dans nos cœurs. Il libère ce qui est enchaîné. Et il fait surgir un avenir que nous n’imaginions pas. Que l'Eucharistie ouvre en nous un espace où la main du Seigneur puisse se poser, comme elle s’est posée sur Jean, pour nous conduire vers une vie nouvelle.

Dimanche de la Naissance de Jean le Baptiste
Premier livre de Samuel 1,9-11.19b-22.
Anne se leva, après qu’ils eurent mangé et bu. Le prêtre Éli était assis sur son siège, à l’entrée du sanctuaire du Seigneur.
Anne, pleine d’amertume, se mit à prier le Seigneur et pleura abondamment.
Elle fit un vœu en disant : « Seigneur de l’univers ! Si tu veux bien regarder l’humiliation de ta servante, te souvenir de moi, ne pas m’oublier, et me donner un fils, je le donnerai au Seigneur pour toute sa vie, et le rasoir ne passera pas sur sa tête. »
Elcana s’unit à Anne sa femme, et le Seigneur se souvint d’elle.
Anne conçut et, le temps venu, elle enfanta un fils ; elle lui donna le nom de Samuel (c’est-à-dire : Dieu exauce) car, disait-elle : « Je l’ai demandé au Seigneur. »
Elcana, son mari, monta au sanctuaire avec toute sa famille pour offrir au Seigneur le sacrifice annuel et s’acquitter du vœu pour la naissance de l’enfant.
Mais Anne n’y monta pas. Elle dit à son mari : « Quand l’enfant sera sevré, je l’emmènerai : il sera présenté au Seigneur, et il restera là pour toujours. »
Lettre de saint Paul Apôtre aux Galates 4,21-31.5,1.
Frères, dites-moi, vous qui voulez être soumis à la Loi, n’entendez-vous pas ce que dit la Loi ?
Il y est écrit en effet qu’Abraham a eu deux fils, l’un né de la servante, et l’autre de la femme libre.
Le fils de la servante a été engendré selon la chair ; celui de la femme libre l’a été en raison d’une promesse de Dieu.
Ces événements ont un sens symbolique : les deux femmes sont les deux Alliances. La première Alliance, celle du mont Sinaï, qui met au monde des enfants esclaves, c’est Agar, la servante.
Agar est le mont Sinaï en Arabie, elle correspond à la Jérusalem actuelle, elle qui est esclave ainsi que ses enfants,
tandis que la Jérusalem d’en haut est libre, et c’est elle, notre mère.
L’Écriture dit en effet : ‘Réjouis-toi, femme stérile, toi qui n’enfantes pas ; éclate en cris de joie, toi qui ne connais pas les douleurs de l’enfantement, car les enfants de la femme délaissée sont plus nombreux que ceux de la femme qui a son mari.’
Et vous, frères, vous êtes, comme Isaac, des enfants de la promesse.
Mais de même qu’autrefois le fils engendré selon la chair persécutait le fils engendré selon l’Esprit, de même en est-il aujourd’hui.
Or, que dit l’Écriture ? Renvoie la servante et son fils, car le fils de la servante ne peut être héritier avec le fils de la femme libre.
Dès lors, frères, nous ne sommes pas les enfants d’une servante, nous sommes ceux de la femme libre.
C’est pour que nous soyons libres que le Christ nous a libérés. Alors tenez bon, ne vous mettez pas de nouveau sous le joug de l’esclavage.
Évangile de Jésus-Christ selon saint Luc 1,57-66.
Quand fut accompli le temps où Élisabeth devait enfanter, elle mit au monde un fils.
Ses voisins et sa famille apprirent que le Seigneur lui avait montré la grandeur de sa miséricorde, et ils se réjouissaient avec elle.
Le huitième jour, ils vinrent pour la circoncision de l’enfant. Ils voulaient l’appeler Zacharie, du nom de son père.
Mais sa mère prit la parole et déclara : « Non, il s’appellera Jean. »
On lui dit : « Personne dans ta famille ne porte ce nom-là ! »
On demandait par signes au père comment il voulait l’appeler.
Il se fit donner une tablette sur laquelle il écrivit : « Jean est son nom. » Et tout le monde en fut étonné.
À l’instant même, sa bouche s’ouvrit, sa langue se délia : il parlait et il bénissait Dieu.
La crainte saisit alors tous les gens du voisinage et, dans toute la région montagneuse de Judée, on racontait tous ces événements.
Tous ceux qui les apprenaient les conservaient dans leur cœur et disaient : « Que sera donc cet enfant ? » En effet, la main du Seigneur était avec lui.
Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris


