Plusieurs raisons toutes enracinées dans la foi chrétienne et la compréhension du témoignage de la foi jusqu'à la mort motivent cette canonisation.
Le témoignage ultime de la foi
Le martyr, dans la tradition chrétienne, est celui qui témoigne de sa foi en Christ jusqu'à donner sa vie. Les martyrs de Damas, assassinés en 1860, ont choisi de rester fidèles à leur foi malgré les persécutions et la menace de mort. Ils sont morts en témoignant de leur attachement à Jésus, ce qui fait d’eux des exemples héroïques pour les croyants. L'Église reconnaît leur sacrifice comme l'expression la plus haute de l'amour pour Dieu, car Jésus lui-même a dit : « Il n'y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ses amis » (Jean 15:13).

Renforcer la foi des fidèles
La canonisation des martyrs a aussi pour but d'encourager la foi des croyants d'aujourd'hui. Les martyrs rappellent que la foi chrétienne peut parfois nécessiter de grands sacrifices et que Dieu donne la force à ceux qui se confient à lui. En canonisant les martyrs de Damas, l'Église propose leur exemple comme modèle pour tous les fidèles, les encourageant à vivre leur foi avec courage, même dans l'adversité.
La reconnaissance d’une fidélité héroïque
Les onze martyrs de Damas étaient : Manuel Ruiz López et sept compagnons, de l’Ordre des frères mineurs, ainsi que trois frères chrétiens laïcs de rite maronite ; François, Abdel Mooti et Raphaël Massabki. Ils vivaient dans un contexte de tension religieuse et politique. Leur martyr en 1860 est survenu dans un climat de persécution contre les chrétiens dans la région. En les proclamant saints, l'Église souligne la fidélité héroïque qu'ils ont montrée en préférant la mort plutôt que de renier leur foi. Par leur canonisation, l'Église affirme que leur sacrifice a une valeur éternelle et qu'ils sont désormais dans la gloire de Dieu.

Un acte d’unité et de mémoire
La canonisation de ces martyrs permet de garder vivante la mémoire de ceux qui ont souffert pour la foi. C’est aussi un acte d’unité avec les communautés chrétiennes en Orient, qui ont souvent été persécutées. En canonisant les martyrs de Damas, l'Église universelle montre sa solidarité avec les chrétiens de cette région, tout en appelant à la paix et au dialogue interreligieux. Soulignons que nos frères occidentaux ont connu par ce martyr le même sort que nous réservent les ennemis de la foi.

L’Église canonise les martyrs de Damas pour reconnaître la grandeur de leur sacrifice, encourager les croyants dans leur propre chemin de foi, et rappeler l'importance de la fidélité à Dieu, même dans les épreuves les plus difficiles. C'est aussi un signe de l'espérance chrétienne : ceux qui donnent leur vie pour le Christ partagent la promesse de la vie éternelle.
L’Église Maronite manifeste sa communion et sa proximité avec l’Église Romaine en reconnaissance pour nos frères et sœurs qui viennent partager avec nous notre quotidien encore aujourd’hui. Malgré la guerre au Liban, le patriarche Maronite ainsi que nombre d’évêques de prêtres, de consacrés et de laïcs ont déjà fait le déplacement jusqu’au Vatican pour entourer les descendants de la famille Massabki et participer à la canonisation. Nous implorons la prière de tous les saints pour qu’ils intercèdent pour nous auprès de Dieu. Et nous espérons que les dirigeants de ce monde œuvrent pour la paix, la justice et la fraternité.
Ils ont été béatifiés par le pape Pie XI en 1926.