La sacralisation de l'église et notre purification par le baptême nous rappellent que la sainteté et la pureté, sont au cœur de notre relation avec Dieu. La fête de la dédicace de l'église prend sa source de la fête de la dédicace du temple de Jérusalem après sa profanation. Il fallait reconsacrer le bâtiment dans le but de reprendre la célébration du culte.
La sacralisation d’une église est nécessaire pour célébrer le culte.
Lorsqu’une église est consacrée, nous ne faisons pas qu'édifier un bâtiment ; nous le mettons à part pour Dieu. Par ce geste nous reconnaissons que cet espace n'est plus un simple édifice humain mais devient un lieu habité par la présence divine. Une église devient ainsi un lieu sacré où nous venons rencontrer Dieu, par la prière et célébration des sacrements.
Bien qu’un rite de consécration ait lieu lors de l’inauguration d’une église, la sacralisation est une action continue, à renouveler par notre attitude envers ce lieu. Chaque fois que nous entrons dans une église, souvenons-nous de sa sainteté ! Considérons nos églises avec respect gardons-les comme un lieu de rencontre avec Dieu. Ce n'est pas seulement le rite initial qui rend ce lieu saint, mais notre manière d'y entrer, de prier, et d’en prendre soin. De cette façon, nous contribuons, nous aussi, à prolonger la sainteté de ce lieu à chaque visite.

Le baptême est une sacralisation de l'humain.
Le baptême, est pour nous le sacrement de l’entrée dans la vie nouvelle en Dieu. Par le baptême, nous sommes lavés de notre péché originel et marqués du sceau de la foi. Ce sacrement nous ouvre à la vie divine, nous purifie, et nous permet de nous approcher de Dieu. Tout comme la consécration de l'église, notre sacralisation marque un commencement, une naissance, et cette grâce doit être ravivée, renouvelée dans nos vies par nos actes, par la prière, et par la confession régulière.
La vie chrétienne est un parcours qui exige un retour constant vers Dieu, un rappel continuel de notre dignité d’enfants de Dieu, baptisés, appelés à la sainteté. Dieu nous purifie continuellement de nos péchés et ravive en nous les grâces de notre baptême à travers la confession sincère, et l’eucharistie. C'est une purification continue, un chemin de conversion constant, qui nous permet de prier avec un cœur humble.
Sacraliser est une action de renouvellement.
La consécration d'une église et notre sacralisation dans le baptême sont des réalités qui nous rappellent que la sainteté n'est pas acquise d'un seul geste. Elle est un appel constant, un engagement qui se renouvelle à chaque moment de notre vie. De même qu’une église demeure sainte par les prières de ceux qui la fréquentent, notre âme reste pure par notre fidélité, notre repentir, et notre soif de Dieu.
Puissions-nous comprendre que chaque fois que nous franchissons le seuil d’une église, Dieu nous sanctifie, et nous contribuons aussi à la sanctification de l’église. Au Seigneur la gloire pour les siècles des siècles.
Lectures du dimanche du renouveau de l’Église
Deuxième livre des Maccabées 10,1-6a.7a.8.
Sous la conduite du Seigneur, Judas Maccabée et ses compagnons reconquirent le Temple et la ville de Jérusalem.
Ils détruisirent les autels païens édifiés sur la place publique par les étrangers, ainsi que leurs lieux de culte.
Après avoir purifié le Temple, ils bâtirent un nouvel autel. Après deux ans d’interruption, ils offrirent des sacrifices, en prenant le feu obtenu par le moyen de pierres à feu. Ils brûlèrent de l’encens, allumèrent les lampes et placèrent les pains de l’offrande.
Cela fait, ils se jetèrent à plat ventre et supplièrent le Seigneur de ne plus les faire tomber dans de tels malheurs, mais de les corriger lui-même avec modération s’il leur arrivait encore de pécher, et de ne pas les livrer aux païens blasphémateurs et barbares.
Or, c’est au jour anniversaire de la profanation du Temple par les étrangers, qu’eut lieu la purification du Temple, le même jour, à savoir le vingt-cinq du même mois, le mois de Kisléou.
Ils célébrèrent cette fête dans l’allégresse, durant huit jours, à la manière de la fête des Tentes.
C’est pourquoi, portant des thyrses, des rameaux verdoyants et des palmes, ils faisaient monter des hymnes vers Celui qui avait mené à bien la purification de son propre Lieu saint.
Puis ils décrétèrent par un édit public et un vote que toute la nation des Juifs célébrerait ces jours-là chaque année.
Lettre aux Hébreux 9,11-15.
Frères, le Christ est venu, grand prêtre des biens à venir. Par la tente plus grande et plus parfaite, celle qui n’est pas œuvre de mains humaines et n’appartient pas à cette création,
il est entré une fois pour toutes dans le sanctuaire, en répandant, non pas le sang de boucs et de jeunes taureaux, mais son propre sang. De cette manière, il a obtenu une libération définitive.
S’il est vrai qu’une simple aspersion avec le sang de boucs et de taureaux, et de la cendre de génisse, sanctifie ceux qui sont souillés, leur rendant la pureté de la chair,
le sang du Christ fait bien davantage, car le Christ, poussé par l’Esprit éternel, s’est offert lui-même à Dieu comme une victime sans défaut ; son sang purifiera donc notre conscience des actes qui mènent à la mort, pour que nous puissions rendre un culte au Dieu vivant.
Voilà pourquoi il est le médiateur d’une alliance nouvelle, d’un testament nouveau : puisque sa mort a permis le rachat des transgressions commises sous le premier Testament, ceux qui sont appelés peuvent recevoir l’héritage éternel jadis promis.
Évangile de Jésus-Christ selon saint Jean 10,22-42.
Alors arriva la fête de la dédicace du Temple à Jérusalem. C’était l’hiver.
Jésus allait et venait dans le Temple, sous la colonnade de Salomon.
Les Juifs firent cercle autour de lui ; ils lui disaient : « Combien de temps vas-tu nous tenir en haleine ? Si c’est toi le Christ, dis-le nous ouvertement ! »
Jésus leur répondit : « Je vous l’ai dit, et vous ne croyez pas. Les œuvres que je fais, moi, au nom de mon Père, voilà ce qui me rend témoignage.
Mais vous, vous ne croyez pas, parce que vous n’êtes pas de mes brebis.
Mes brebis écoutent ma voix ; moi, je les connais, et elles me suivent.
Je leur donne la vie éternelle : jamais elles ne périront, et personne ne les arrachera de ma main.
Mon Père, qui me les a données, est plus grand que tout, et personne ne peut les arracher de la main du Père.
Le Père et moi, nous sommes UN. »
De nouveau, des Juifs prirent des pierres pour lapider Jésus.
Celui-ci reprit la parole : « J’ai multiplié sous vos yeux les œuvres bonnes qui viennent du Père. Pour laquelle de ces œuvres voulez-vous me lapider ? »
Ils lui répondirent : « Ce n’est pas pour une œuvre bonne que nous voulons te lapider, mais c’est pour un blasphème : tu n’es qu’un homme, et tu te fais Dieu. »
Jésus leur répliqua : « N’est-il pas écrit dans votre Loi : ‘J’ai dit : Vous êtes des dieux ?’
Elle les appelle donc des dieux, ceux à qui la parole de Dieu s’adressait, et l’Écriture ne peut pas être abolie.
Or, celui que le Père a consacré et envoyé dans le monde, vous lui dites : “Tu blasphèmes”, parce que j’ai dit : “Je suis le Fils de Dieu”.
Si je ne fais pas les œuvres de mon Père, continuez à ne pas me croire.
Mais si je les fais, même si vous ne me croyez pas, croyez les œuvres. Ainsi vous reconnaîtrez, et de plus en plus, que le Père est en moi, et moi dans le Père. »
Eux cherchaient de nouveau à l’arrêter, mais il échappa à leurs mains.
Il repartit de l’autre côté du Jourdain, à l’endroit où, au début, Jean baptisait ; et il y demeura.
Beaucoup vinrent à lui en déclarant : « Jean n’a pas accompli de signe ; mais tout ce que Jean a dit de celui-ci était vrai. »
Et là, beaucoup crurent en lui.
Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris