Dieu a béni la maison

Frères et sœurs bien-aimés de Dieu, les lectures de ce dimanche nous font traverser trois scènes très différentes pour décrire une seule réalité : Dieu vient au milieu de son peuple… et lorsque Dieu vient, la joie éclate, la bénédiction se répand, et les cœurs s’ouvrent.

Le deuxième livre de Samuel nous montre un roi David à la fois saisi de crainte et débordant de joie. Il a peur, d’abord : « Comment l’Arche du Seigneur pourrait-elle entrer chez moi ? » C’est la réaction de tout croyant authentique devant la sainteté de Dieu. Mais bientôt la crainte se transforme en confiance, puis en allégresse. David danse, il tourne sur lui-même, il jubile… parce que Dieu vient demeurer au milieu de son peuple. L’Arche n’est pas un objet magique : elle est le signe vivant de la Présence. Là où elle réside, la bénédiction de Dieu se répand. C’est ce que David constate chez Obed-Édom : « Le Seigneur a béni toute sa maison ». Et le roi comprend alors que la présence de Dieu n’est pas à fuir, mais à accueillir. La bénédiction commence quand nous laissons Dieu entrer dans notre vie.

Saint Paul dans son épître aux Éphésiens élargit la perspective. Nous avons été choisis avant la fondation du monde, pour être « saints et immaculés devant Lui, dans l’amour ». Là où David préparait une tente pour accueillir Dieu, Paul nous révèle que c’est Dieu lui-même qui nous prépare pour devenir sa demeure vivante. Chaque baptisé est devenu plus que l’Arche de David : il est habité par la Trinité elle-même. Alors notre vie n’est pas ordinaire. Notre corps, nos gestes, nos paroles, nos décisions… tout est appelé à devenir louange de gloire.

Marie est l’Arche nouvelle. Comme l’Arche, elle porte en elle la Parole vivante. Comme l’Arche, elle apporte la bénédiction. Comme l’Arche, elle fait jaillir la joie. Lorsque Marie entre chez Élisabeth, l’enfant tressaille. Le même verbe est utilisé dans l’Ancien Testament lors de l’arrivée de l’Arche. Et Élisabeth, remplie de l’Esprit Saint, s’exclame : « Tu es bénie entre toutes les femmes, et le fruit de tes entrailles est béni. » Marie ne garde pas le don de Dieu pour elle : elle se met en route, avec empressement, pour partager ce qu’elle porte. Elle est la première missionnaire, la première à annoncer le Christ, la première à faire rayonner la joie de Dieu. Et Élisabeth dit d’elle : « Heureuse celle qui a cru ! » La présence de Dieu se reçoit dans la foi et se partage par la charité.

Bien-aimés de Dieu, la présence de Dieu transforme tout. Elle transforme une maison païenne (celle d’Obed-Édom) en un lieu de bénédiction. Elle transforme des pécheurs (nous) en fils adoptifs comblés de grâce. Elle transforme une jeune fille de Nazareth en l’Arche vivante du Dieu très-haut. Et nous, que fera-t-elle de nous si nous laissons Dieu entrer ? Elle fera tressaillir de joie ceux qui nous entourent.  Elle fera de notre vie une bénédiction.  Elle fera de notre paroisse un lieu d’espérance. La visite du Papa Léon au Liban est un signe de la présence de Dieu au milieu de nous. Et quand Dieu visite son peuple, ses bénédictions viennent réjouir les coeurs.

Alors aujourd’hui, à l’école de David, de Paul et de Marie, demandons la grâce : d’accueillir la présence de Dieu sans crainte, de vivre comme des enfants bien-aimés du Père, et de nous mettre en route pour porter le Christ à nos frères. Que notre vie devienne louange de sa gloire.

Lectures du dimanche de la Visitation de la Vierge à Élizabeth

Deuxième livre de Samuel 6,9-15.17.18b.

David eut peur du Seigneur, ce jour-là, et dit : « Comment l’arche du Seigneur pourrait-elle entrer chez moi ? » David renonça donc à transférer chez lui, dans la Cité de David, l’arche du Seigneur, mais il la dévia vers la maison d’Obed-Édom, le Guittite. L’arche du Seigneur resta pendant trois mois dans la maison d’Obed-Édom, le Guittite, et le Seigneur bénit Obed-Édom ainsi que toute sa maison. On rapporta au roi David : « Le Seigneur a béni la maison d’Obed-Édom et tout ce qui lui appartient, à cause de l’arche de Dieu. » David partit alors et fit monter l’arche de Dieu de la maison d’Obed-Édom jusqu’à la Cité de David, au milieu des cris de joie. Quand les porteurs de l’Arche eurent avancé de six pas, il offrit en sacrifice un taureau et un veau gras. David, vêtu d’un pagne de lin, dansait devant le Seigneur, en tournoyant de toutes ses forces. David et tout le peuple d’Israël firent monter l’arche du Seigneur parmi les ovations, au son du cor. Ils amenèrent donc l’arche du Seigneur et l’installèrent à sa place, au milieu de la tente que David avait dressée pour elle. Puis il offrit devant le Seigneur des holocaustes et des sacrifices de paix. Quand David eut achevé d’offrir les holocaustes et les sacrifices de paix, il bénit le peuple au nom du Seigneur des armées.

Lettre de saint Paul Apôtre aux Éphésiens 1,1-14.

Frères, de Paul, Apôtre du Christ Jésus par la volonté de Dieu, à ceux qui sont sanctifiés et habitent Éphèse, ceux qui croient au Christ Jésus. À vous, la grâce et la paix de la part de Dieu notre Père et du Seigneur Jésus Christ. Béni soit Dieu, le Père de notre Seigneur Jésus Christ ! Il nous a bénis et comblés des bénédictions de l’Esprit, au ciel, dans le Christ. Il nous a choisis, dans le Christ, avant la fondation du monde, pour que nous soyons saints, immaculés devant lui, dans l’amour. Il nous a prédestinés à être, pour lui, des fils adoptifs par Jésus, le Christ. Ainsi l’a voulu sa bonté, à la louange de gloire de sa grâce, la grâce qu’il nous donne dans le Fils bien-aimé. En lui, par son sang, nous avons la rédemption, le pardon de nos fautes. C’est la richesse de la grâce que Dieu a fait déborder jusqu’à nous en toute sagesse et intelligence. Il nous dévoile ainsi le mystère de sa volonté, selon que sa bonté l’avait prévu dans le Christ : pour mener les temps à leur plénitude, récapituler toutes choses dans le Christ, celles du ciel et celles de la terre.

En lui, nous sommes devenus le domaine particulier de Dieu, nous y avons été prédestinés selon le projet de celui qui réalise tout ce qu’il a décidé : il a voulu que nous vivions à la louange de sa gloire, nous qui avons d’avance espéré dans le Christ. En lui, vous aussi, après avoir écouté la parole de vérité, l’Évangile de votre salut, et après y avoir cru, vous avez reçu la marque de l’Esprit Saint. Et l’Esprit promis par Dieu est une première avance sur notre héritage, en vue de la rédemption que nous obtiendrons, à la louange de sa gloire.

Évangile de Jésus-Christ selon saint Luc 1,39-45.

En ces jours-là, Marie se mit en route et se rendit avec empressement vers la région montagneuse, dans une ville de Judée. Elle entra dans la maison de Zacharie et salua Élisabeth. Or, quand Élisabeth entendit la salutation de Marie, l’enfant tressaillit en elle. Alors, Élisabeth fut remplie d’Esprit Saint, et s’écria d’une voix forte : « Tu es bénie entre toutes les femmes, et le fruit de tes entrailles est béni. D’où m’est-il donné que la mère de mon Seigneur vienne jusqu’à moi ? Car, lorsque tes paroles de salutation sont parvenues à mes oreilles, l’enfant a tressailli d’allégresse en moi. Heureuse celle qui a cru à l’accomplissement des paroles qui lui furent dites de la part du Seigneur. »

Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris