« Aujourd’hui, le salut est arrivé pour cette maison » Lc 19/9
En ce onzième dimanche de la Pentecôte nous écoutons Jésus-Christ annoncer l’arrivée du salut à la maison de Zachée. Depuis fort longtemps nous nous demandons quand est-ce que le salut arrivera à notre Orient meurtri par les guerres et la violence ! Comme pour nous tous, c’est encore difficile de réaliser l’ampleur de l’explosion qui a dévasté une partie de Beyrouth, en défigurant celle qu’on appelait la perle du proche Orient. Comment encaisser un tel choc alors que des dizaines de milliers de compatriotes se trouvent sans domiciles, et dépossédés de tout en quelques secondes ? Sur les télévisions du monde entier on montrait le port de Beyrouth partir en fumé. A l’heure où nous n’étions pas en mesure de surmonter cette grande épreuve tous seuls, l’aide internationale commence à se mobiliser pour acheminer des vivres et des médicaments.
Frères et sœurs la violente explosion du 4 août est le fruit d’une multitude de péchés. Hélas le péché nous éloigne de notre créateur et de notre humanité. Toutes sortes de péchés nous enfoncent doucement et durcissent nos cœurs et nous devenons capables du pire. La mort est le fruit du péché qui nous coupe de Dieu. Le bilan de la négligence, de la corruption, de la haine, de la conspiration et de la guerre est très lourd. Plus de six mille blessés, 158 décès et 21 personnes portées disparues ainsi que d’importants dégâts matériels, voilà ce que génère le péché. Beaucoup de sang innocent a été versé. Nous prions pour eux tous sans exception, ainsi que pour leurs proches.
Dans notre détresse le monde nous observe et vient à notre secours, un peu comme Jésus qui voit Zachée perché, se rend chez lui, et le sauve de son péché. L’Église nous enseigne que le salut est la libération définitive du mal et du péché. C’est la communion complète avec Dieu. A l’heure où l’humanité n’était pas en mesure de se libérer du mal toute seule, Dieu dans sa grande miséricorde a envoyé Jésus-Christ. Par sa résurrection Jésus-Christ a vaincu la mort et nous a donné la vie éternelle.
L’évangile d’aujourd’hui nous enseigne que Dieu s’intéresse à nous, et ne veut pas qu’un seul de ses enfants soit perdu. Pour comprendre cette affirmation il est bon de clarifier le sens spirituel de la vie et de la mort dans la foi chrétienne. Frères et sœurs la mort pour nous c’est le fait de se couper de Dieu. Un peu comme la branche d’un grand cèdre par exemple qui une fois coupée, elle dépérit. Dieu est Eternel. Il ne connaît pas la mort. Il est à l’origine de toute vie. Être en vie c’est s’accrocher à Dieu comme s’accrochent les branches aux arbres pour se déployer. Jésus-Christ a rétabli la communion avec Dieu ainsi par lui, nous vivrons éternellement. Oui grâce au Christ nous pouvons continuer à puiser notre vie de Dieu et donner des fruits. Nous ne connaîtrons pas la mort si nous tenons à Dieu et demeurons attachés à Lui.
Devant tant d’épreuves et face au mal qui cherche à nous arracher, à nous couper de Dieu, il est bon de se rappeler ensemble que le salut qui a été donné à la maison de Zachée a été également donné au Liban et à toutes les nations. Dieu nous envoie des artisans de paix, des frères et des sœurs du monde entier solidaires, et qui souhaitent nous aider à reconstruire ce qui peut l’être. Par notre solidarité et par notre gratitude nous surmonterons les épreuves. Dieu nous a donné la vie et nous invite à vivre pleinement. Ainsi nous avons la certitude que tous ceux et celles qui nous ont quitté et qui ont accueilli le salut sont désormais dans la maison de Notre Père Céleste.
Méditation du onzième dimanche de la Pentecôte
Ep 2/17-22 Lc 19/-1-10
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